autour de sexey aux forges

Le pays où les riviéres disparaissent...

Point de départ : Sexey aux Forges (54), route de Pierre la Treiche

Difficulté : Cette randonnée se déroule sur des sentiers qui ne sont pas balisés, il est donc indispensable de se munir d’une carte précise, la carte IGN Top 25 3315 ET Nancy Toul est idéale car elle comporte les n° de parcelles évoqués dans le descriptif qui suit.

Distance : 18 kms
Dénivelé : 250 m.
Carte : IGN 3315 ET

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Période conseillée : Cette randonnée peut se faire pratiquement n'importe quand mais attention tout de même, l'itinéraire se déroulant à proximité de la base aérienne d’Ochey, les amateurs de tranquillité choisiront donc un jour férié où à priori les avions ne volent pas

Le point de départ de notre randonnée est le parking du plateau situé à un peu plus d’un kilomètre de Sexey aux Forges sur la route de Pierre la Treiche. Un panneau d’interprétation installé par le Conservatoire des Sites Lorrains nous indique que nous sommes sur une pelouse calcaire à la flore et à la micro faune très particulière, en effet en cherchant un peu vous trouverez, si c’est la saison, de splendides orchidées sauvages.

Notre itinéraire part de l’autre côté de la route (côté est) et nous emmène vers le nord par un sentier à peine marqué qui nous permet d’admirer au passage un magnifique pin caractéristique de ces pelouses séches. Lorsque le sentier se rapproche de la route, nous prenons à droite un bon chemin qui nous permet de rejoindre assez rapidement le sentier bien marqué qui suit le front de côte de la Moselle en direction du nord.
Quelques centaines de mètres plus tard, un point de vue dégagé nous permet d’admirer le village de Marron de l’autre côté de la Moselle, il est difficile d’imaginer que jusqu’au XVIII ème siècle toutes ces collines boisées orientées sud ouest étaient plantées de vignes qui assuraient la production d’un vin réputé.

Un peu plus loin nous empruntons une ligne de coupe (entre parcelle 12 et 13) partant vers le sud ouest, on rejoint assez vite une autre ligne de coupe qui nous ramène sur la tranchée des Gimeys que l’on emprunte vers le sud ouest sur un bon kilomètre et demi (attention à la traversée de D121 !) jusqu’à une baraque de chasse qui matérialise son extrémité.
Dans cette partie facile, l’esprit est libre et on pourra donc s’intéresser un peu à la flore : campanule étalée, ancolie commune mais également aux essences d’arbres : le hêtre facilement reconnaissable à son tronc lisse et de couleur grise et ses feuilles légèrement velues, le charme au tronc strié et aux feuilles dentées. Un petit dicton permet de différencier facilement ces deux essences : "Le charme d'Adam est d'être à poil" (traduisez : le charme a des dents, le hêtre des poils). La troisième essence facilement reconnaissable est l’érable à la feuille très caractéristique (emblème canadien).

Au niveau de la baraque de chasse, nous prenons le chemin qui part vers l’ouest, au bout de 500 mètres nous débouchons dans les champs situés entre la ferme des Gimeys et la ferme St Anne, encore 500 mètres vers le sud ouest et nous prenons un petit sentier (pas toujours facile à trouver..) qui serpente dans la forêt en longeant les cultures. Une ligne de coupe entre la parcelle 2 et 3 nous emmène plus profondément dans la forêt jusqu’à un carrefour de chemin où nous suivons nord ouest un chemin assez bien marqué. Dans les quelques flaques de boues qui subsistent en cette période très sèche, on peut remarquer des traces de chevreuils et de sangliers.

Notre itinéraire suit ensuite un chemin d’exploitation qui longe les parcelles 46 puis 45, arrivé à une fourche prendre la branche de droite, on longe alors les parcelles 28 puis 27, prendre à gauche la ligne de coupe entre la 26 et la 27 (vous n’êtes toujours pas perdu ???), soyez discret mais prudent, les sangliers fréquentent fréquemment cet endroit comme en témoigne une belle bauge où les traces sont nombreuses.
On débouche alors sur une piste carrossable qu’on emprunte vers le droite. On cherchera ensuite une trace de débardeur (la machine, pas le vêtement !) qui débute derrière un tas de tronc situé entre la parcelle 40 et la 41, la trace suit un petit vallon de plus en plus raide qui aboutit finalement dans le sauvage vallon du Larot. On suit le cours du ruisseau vers l’amont (le sud) en empruntant une petite sente tantôt rive gauche, tantôt rive droite qui aboutit finalement sur un bon chemin forestier carrossable qu’on emprunte vers la gauche.

Au bout d’un centaine de mètres on aboutit à la Deuille d’Ochey qui est une résurgence (une « deuille » en lorrain) d’une rivière souterraine. Avec un peu de courage on escalade le sentier très raide mais très court qui surplombe la Deuille et permet d’atteindre le chemin carrossable qui relie Bicqueley à la ferme des Gimeys qu’on emprunte vers la gauche direction les Gimeys.

De là 2 solutions : soit rejoindre directement la source St Anne en suivant simplement la route des Gimeys, soit rallonger un peu la ballade en continuant comme suit :
Au bout d’un bon kilomètre on peut prendre à droite une ligne de coupe (entre les parcelles 2 et 3) qui monte puis redescend de manière assez abrupte dans un superbe vallon plein de fraîcheur. Ce vallon débouche alors sur une surprenante clairière sinueuse bordée de collines boisées que l’on suit vers le sud. Cette clairière n’est autre que le lit d’une rivière désormais disparue car capturée par les nombreuses failles constituant le relief karstique de l’endroit. Après avoir suivi cette clairière sur un bon kilomètre, ne pas manquer le sentier qui remonte à gauche au niveau de la parcelle 59 (le chemin est obstrué par une barrière). Ce sentier remonte sur le plateau en passant à proximité de la « Croix du forestier » érigée là pour commémorer la mort (par crise cardiaque) du garde forestier Louis George, cela se passait en 1854...

Puis on rejoint la Grande Tranchée du Juré qu’on emprunte vers la gauche jusqu’à la ligne de coupe séparant les parcelles 45 et 48. On emprunte cette ligne de coupe vers l’est jusqu’au moment où elle croise un chemin carrossable. A cet endroit repérer la sente qui part juste en face et l’emprunter, au bout d’à peine 300 mètres on découvre alors la croix Hocquard perdue en pleine forêt. Cette croix rend hommage au médecin de Maizières qui soigna les malades atteints de la peste vers 1600.

De la croix suivre la ligne qui part vers le sud est et descend dans un vallon encaissé qu’on suit sur plus d’un kilomètre pour arriver à la source St Anne. La source St Anne est une source encroûtante. En effet, on trouve aux abords de l’eau des mousses dont les tiges à la base sont encroûtées par des dépôts calcaires.

De la source St Anne, on rejoint rapidement la route puis la chapelle St Anne un peu plus en aval. De la chapelle, on emprunte le sentier qui remonte sur le plateau vers le nord. Lorsque la pente s’infléchit suivre un bon sentier qui part vers la droite et suit le front de côte pour ramener au point de départ sur le plateau.

Si la saison n’est pas trop avancée, pour terminer cette longue ballade forestière, il peut être formateur et amusant de chercher les orchidées sur la pelouse calcaire.

Photographies Bernard Simon
Merci à Pascal Admant dit "Bubu" pour ses explications sur la géologie du secteur...

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Thierry Jeandel - Accompagnateur Montagne