Le pays du Sel

Un voyage dans l'espace et dans le temps dans une région injustement méconnue

Point de départ : Porte de France à MARSAL (57)

Difficulté : Randonnée facile partiellement balisée qui se déroule dans l’ensemble sur de bons chemins.

Distance : 17 kms
Dénivelé : 350 m.
Carte : Carte IGN 3514 Ouest

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Période conseillée : Cette randonnée est particulièrement belle au printemps lorsque les colzas sont en fleurs et que le muguet commence à fleurir en forêt mais c’est vrai que la forêt à aussi son charme au début de l’Automne…

Du parking situé aux abords de la Porte de France, suivre les remparts vers le nord et prendre la départementale qui sort de Marsal par l’ancien fort d’Haraucourt (ruines) situé peu après le pont au dessus de la Seille.

Longer ensuite la D38 sur quelques dizaines de mètres et prendre la petite route qui rentre dans Haraucourt sur Seille.
Dans Haraucourt, il est intéressant de faire le détour par le cimetière anabaptiste récemment rénové et qui se trouve en haut du village. Originaire de Suisse, l'anabaptisme est né d'une dissidence protestante du XVI ème siècle. Les anabaptistes refusent entre autres le baptême des enfants, le port des armes et la vie moderne en général. Il existe différents courants anabaptistes, les mennonites et les amishs, mouvement originaire de Ste Marie aux Mines, sont les plus connus. Les anabaptistes furent rejetés autant par les catholiques que par les protestants. Sur les tombes dont certaines sont très bien conservées on remarquera les noms d’origines germaniques ou suisses ainsi que les ornements composés essentiellement d’outils agricoles.

Cimetière des Anabaptistes

On suit ensuite la petite route qui passe devant la croix de Bacourt puis devant la ferme de la Voitrebolle. Après la ferme, le regard sera attiré par le paysage fait de vallonnements dont l’origine est sans doute lié à la géologie assez particulière des environs.

Aux environs de la Voitrebolle

Lorsque la route se transforme en chemin, suivre le balisage VTT qui traverse un parc à mouton et entre dans la forêt domaniale de Bride. Ce qui frappe tout de suite c’est la présence de nombreux chênes de très belle taille, en effet les chênaies du Saulnois sont réputées à tel point que les tonneliers du bordelais viennent parfois s’approvisionner dans ces forêts.

Après une courte mais raide montée, on rejoint la route forestière de la Haute Charrière que l’on suit vers l’est sur presque 2 kms jusqu’à un panonceau de l’ONF indiquant le chemin du « Chêne du Roi». Emprunter ce chemin qui descend rapidement dans un vallon très frais comportant quelques chênes magnifiques. Le sentier nous amène justement au « Chêne du Roi » vieux de 4 siècles au pied duquel, dit la légende, se serait reposé Louis XIV lorsqu’il est venu se faire remettre en personne les clés de la ville de Marsal. Les esprits taquins dont je fais partie, diront, d’une part, qu’à l’époque le chêne ne devait pas être bien grand et d’autre part se demanderont ce que Louis XIV serait venu faire dans cet endroit reculé, mais quoi qu’il en soit l’endroit est d’une grande beauté. De plus, avec un peu de chance et beaucoup de discrétion peut être aurez vous la chance d’observer un des nombreux chevreuils qui fréquentent ce vallon frais et tranquille.

Le chêne du Roi

On quitte ce lieu, presque à regret, en suivant plein nord le vallon au fond duquel coule un ruisseau. Il n’y a ni sentier, ni balisage mais en coupant à travers bois en suivant à peu près le cours du ruisseau on arrive assez vite sur une ligne de coupe qui constitue en fait la limite de la forêt domaniale. On suit cette ligne vers l’ouest.
Assez rapidement, la pente s’accentue en même temps qu’abonde le muguet… si c’est la saison. On rejoint assez rapidement la ligne de crête que l’on suit vers le sud par une sente assez peu marquée et encombrée de quelques arbres abattus qui se contournent facilement. De nombreuses bauges de sangliers attestent de la présence de l’animal.

On retrouve ensuite la route forestière de la Haute Charrière que l’on suit cette fois l’ouest. On reconnaîtra au passage le sentier par lequel on est arrivé depuis Harraucourt, mais cette fois on reste sur la route forestière jusque au lieu dit « la Justice ».
A ce carrefour prendre à gauche la route qui descend le long du bois. Au bout de quelques centaines de mètres, on arrive à un carrefour de routes forestières, prendre en face la route de Salival.



Le vallon de Salival

Cette route sort de la forêt pour pénétrer dans un magnifique vallon d’où l’on aperçoit un peu plus bas les vestiges de l’abbaye de Salival édifiée au XII ème siècle, transformée en sucrerie sous Napoléon (cheminée encore debout) aujourd’hui élevage à moutons.

Abbaye de Salival

Pour en savoir plus sur l'abbaye:
http://www3.ac-nancy-metz.fr/crmfaulquemont/patrimoine_saulnois/article.php3?id_article=33

Arrivé au coin de l’enceinte de l’ancienne abbaye où se trouve une large barrière à bétail, on tourne à gauche (est) pour emprunter le chemin qui monte à la chapelle St Livier.

La chapelle St Livier


Saint-Livier vivait au Vème siècle, parti en croisade il fut informé que Metz était assiégé par les Huns d'Attila. De retour, il aurait créé une milice pour défendre la ville de Metz contre les hordes d'Attila. Capturé près de Marsal, il fut amené au pied du mont Saint Jean où il fut décapité. Il aurait alors pris sa tête et gravi à pied la colline. Il se serait arrêté à Vireval où sa tête en tombant au sol aurait fait jaillir une source.

Exécution de St Livier

Ce lieu devint un lieu de pèlerinage et une chapelle y fut bâtie pour accueillir les reliques du saint qui furent transférées à Metz au Xème siècle.

Continuer au dessus de la chapelle St Livier par un étroit sentier entretenu par l’association « Chemin faisant » et qui longe des champs de colza avant de déboucher sur le sommet de la côte St Jean. Du sommet la vue est magnifique et s’étend jusqu’aux Vosges vers le massif du Donon.
C ’est l’endroit idéal également pour observer le site de Marsal.

La Côte St Jean

Le site de Marsal (marsalum = mare salée) est sans doute occupé depuis le néolithique époque où l’homme a commencé à exploiter les sources salées mais le site a beaucoup changé puisqu’à l’origine ce lieu était une zone de marais enserré entre les deux bras de la Seille encore visibles aujourd’hui même si le cours de l’un des bras a été considérablement modifié.
Le sous sol des environs étant riche en sel, les eaux de pluies traversant ces couches peu profondes charient une eau riche en sel qui se déverse dans la Seille et ses affluents. Le sel était exploité ici de façon quasi industrielle selon la technique du briquetage (cette technique est présentée au musée du sel situé dans la Porte de France). Les dépôts de terre cuite issus de cette exploitation étaient rejetés sur place ce qui constitue désormais les fondations du village (plus de 7 mètres d'épaisseur sous la collégiale), ces débris sont estimés à plusieurs millions de m3.

Au cours de l’histoire, Marsal, grâce ou à cause de ses richesses devint une place forte convoitée, elle fut même fortifiée par Vauban.

Pour en savoir plus sur l’histoire de Marsal : http://www.archeographe.net/article.php3?id_article=90

Sans déranger les troupeaux de moutons qui paissent généralement à cet endroit descendre vers Marsal en passant non loin de quelques vignes au milieu desquelles on peut observer des Muscari, jolie plante à bulbe qui orne souvent nos jardins mais qui pousse naturellement au milieu des pieds de vigne.

Au niveau de la Porte de France prendre le petit sentier qui grimpe sur les anciens remparts et permet ensuite de rejoindre la mare salée où pousse en abondance la salicorne ou passe-pierre ainsi nommée car cette plante favoriserait l’élimination des calculs reinaux .
La visite très intéressante du musée situé dans la Porte de France permettra de terminer très agréablement cette journée au pays du sel.

Photographies Bernard Simon
Merci à Pascal Admant dit "Bubu" de m'avoir "raconté" sa terre natale ...

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Thierry Jeandel - Accompagnateur Montagne